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Expression du groupe Ma commune ma planète

Luis Ferreyra et Maryline Flaquière, liste Ma commune Ma planète

DÉLÉGUER LE SERVICE PUBLIC DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT AU PRIVÉ, UN CHOIX DE FACILITÉ !

Nous avons voté CONTRE la délégation à une entreprise privée de ces deux services publics essentiels à la vie. CONTRE, car d’autres choix de raison existent. Choix que nous avons proposés, mais qui ont été écartés par monsieur le Maire. Des modes de gestion tout à fait rentables et responsables écologiquement, socialement et financièrement : une délégation de service public au Syndicat mixte des Eaux de la Dordogne (SMDE24), ou la délégation de la compétence eau à La Régie des Eaux de la Dordogne (RDE24), dont des villes comme Le Bugue, Les Eyzies ont fait le choix, voire une municipalisation pure et simple de ce service comme nous l’avons proposée dans notre programme municipal.*

Face au changement climatique, aux épisodes caniculaires de plus en plus fréquents, face aux crises hydriques récurrentes, et aux conséquences sociales de tout cela, nous devons exercer notre souveraineté sur l’eau et l’assainissement. C’est-à-dire, la maîtrise publique de sa production et de sa gestion pour garantir ainsi le droit à l’eau potable pour tous.

Pour toutes ces raisons, le choix de la majorité municipale de déléguer ces services pour une durée de 12 ANS n’est pas à la hauteur des enjeux actuels face à la guerre de l’eau qui se dessine -Les Nations unies estiment que la demande en eau augmentera de 50 % d’ici 2030-. Autrement dit, il s’agit d’un choix politique qui se cache derrière des arguments techniques. En effet, les arguments présentés par la majorité municipale, pour écarter la municipalisation de ce service public essentiel, étaient incomplets et orientés…! Dans ce sens, le rapport du cabinet-conseil sur lequel la majorité s’est basée pour prendre sa décision était partial. Par exemple, dans les tableaux comparatifs entre une gestion municipale ou privée les chiffrages étaient volontairement exagérés, voire faux dans le seul but d’écarter la première. Outre que d’autres moyens de gestion alternatifs à la privatisation de l’eau des Sarladais ont été tout simplement négligés (la délégation de service public à un syndicat départemental des eaux), ou pas du tout évoqués (la délégation à une régie départementale des eaux).

DE FAUX ARGUMENTS CONTRE UNE GESTION PUBLIQUE

Lors des nos différentes interventions et échanges avec les élus de la majorité nous

avons entendu beaucoup de faux arguments :

˗ c’est faux de dire qu’une gestion en régie municipale ou départementale coûterait 25 % plus cher. En effet, le prix du M3 de l’eau de la Régie des Eaux de la Dordogne (RDE24) est inférieur de 12% à la moyenne départementale. À Sarlat, le m³ d’eau à 4 € environ est le plus cher du canton pourtant la majorité promet aux Sarladais qu’une gestion privée ferait baisser le prix !

˗ c’est faux aussi de dire que le Syndicat mixte des Eaux de la Dordogne et sa Régie Départementale (RDE24) n’ont pas les moyens de gérer une ville comme Sarlat. Aujourd’hui, cette Régie Départementale est implantée sur 3 secteurs ruraux du département et couvre 7 % des abonnés de la Dordogne (17.000 abonnés, soit l’équivalent d’une ville de 40 000 habitants. En sachant qu’une ville comme Périgueux couvre 14 000 abonnés et Sarlat environ 4 900);

˗ c’est également faux d’affirmer qu’une gestion en syndicat ou en régie municipale ou départementale ne pourrait pas mettre en place une mutualisation de moyens ou d’achats groupés. L’implantation de ces deux structures publiques départementales (SMDE24/RDE24) et leur déploiement sur le territoire sont bien la preuve de ces possibilités-là;

˗ c’est erroné de dire qu’une gestion publique ne pourrait pas assumer les risques industriels, commerciaux ou de qualité, car il incombe à la municipalité la responsabilité d’élaborer le cahier des charges , de définir précisément les risques que la collectivité ne peut pas ou ne veut pas assumer;

˗ c’est excessif d’affirmer qu’il y aurait un problème de recrutement de personnel, car dans le cas d’une municipalisation on devrait garder les ouvriers et techniciens déjà en place. De même dans le cas d’une délégation de la compétence eau à une régie départementale, il y aurait une mutualisation et une absorption de moyens humains;

˗ c’est aussi inexact de soutenir que la délégation à une entreprise privée, ainsi que la durée du contrat à 12 ans, se justifie par le fait qu’il faut améliorer et sécuriser les ouvrages, rénover les compteurs, mettre en place la télé relève. La municipalitéest-elle dans l’ignorance que La Régie des Eaux de la Dordogne (RDE24) peut assumer, et assume déjà, tout cela dans ses lieux d’implantation?

Enfin, ce n’est pas juste de dire que la Mairie ne contrôlerait plus rien en s’associant par exemple au Syndicat Départemental ou en déléguant sa compétence de l’ eau et de l’assainissement à la Régie Départementale. La majorité municipale oublie de dire que ce sont les élus, au travers du Conseil d’Exploitation ou du Comité technique de proximité, qui décident des stratégies d’exploitation, d’investissements, des besoins de ressources nouvelles, d’interconnexion des réseaux, de la qualité du service, du prix de l’eau et ses tarifs.

De notre côté, nous continuerons à affirmer haut et fort qu’une gestion publique de l’eau et de l’assainissement est tout à fait possible et nécessaire. Car nous sommes convaincus que l’eau n’est pas une marchandise, mais un bien commun essentiel à la vie et sur lequel il devrait être interdit de faire de l’argent, comme c’est le cas actuel par Véolia ou par le nouvel opérateur qui sera choisi pour 12 nouvelles années.

Comme bien commun, l’eau doit être protégée et mieux partagée.

Luis Ferreyra et Maryline Flaquière

* Post-scriptum:

Des villes de droite comme de gauche, du Département et de toute la France, ont déjà fait ce choix (Nantes, Lyon, Rennes, Nice, Briançon, etc.): aujourd’hui grâce à elles, c’est 40 % de la population française qui est desservie par un opérateur public, contre 28 % en 2020. Une preuve de plus de la possibilité et du sérieux d’un tel projet dans l’intérêt des Sarladais et les générations futures !