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Les monuments classés ou inscrits

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Sarlat dispose d’un patrimoine d’exception. Parmi eux, 15 Monuments Historiques sont sa propriété directe, soit 10 classés et 5 inscrits.

Ce patrimoine fait l’objet de travaux de restauration. Depuis 2015, le service du Patrimoine assure le suivi des dossiers Monuments Historiques en lien avec la directrice des services techniques de la ville de Sarlat. Il s’occupe principalement d’alerter la municipalité sur les dégradations constatées et de monter les dossiers de subventions.

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Cathédrale Saint-Sacerdos

Au IXe siècle, la fondation de la ville est concomitante de la construction d’une abbaye bénédictine. Elle est dédiée à Saint Sacerdos, évêque de Limoges au VIIe siècle, en remplacement « du culte du Salvator (Saint-Sauveur) au début du XIIe siècle. »
En 1317, date de la création du diocèse, « l’église nouvellement « cathédrale » menaçait ruines, les ornements étaient en mauvais état ». Cependant, l’église abbatiale n’est détruite qu’en 1504 par l’architecte Pierre Esclache, « c’est-à-dire les travées de la nef jusqu’à la tour porche romane ». Seuls le choeur et le clocher-porche sont conservés. Il faut attendre l’intervention de l’évêque François II de Salignac de la Mothe-Fénelon pour que la nef soit achevée en 1685.
La cathédrale est composée d’une tour porche de 43,5m de haut à quatre niveaux. Cinq sculptures du XIe siècle, non identifiées, ornent le dessus du portail à pilastres ioniques. En 1750, une toiture à bulbe vient surmonter le troisième niveau abritant les cloches. Pour Eric Cron, « si la fonction liturgique du clocher-porche n’est pas établie, tout porte à croire qu’il aurait pu être destiné à exposer les reliques de Saint Sacerdos aux pèlerins et, dans la pure tradition carolingienne, marquer le symbole du passage du monde réel à l’au-delà et le souhait de rédemption des fidèles ».
À l’intérieur, la nef possède une voûte à ogives quadripartites. Elle est entourée de deux bas-côtés et de chapelles latérales dont le mobilier liturgique provient également de l’église Sainte-Marie comme la piéta de Louis Gilet de 1748, visible dans la première chapelle latérale sud. Un orgue, œuvre du facteur Lépine en 1752, se trouve au-dessus de l’entrée.
Le grand choeur est lui aussi encadré de deux chapelles latérales, agrémentées de retables du XVIIe siècle et de panneaux sculptés du XVIe siècle représentant des apôtres et des prophètes.
Enfin, le choeur cruciforme du XVe siècle possède quatre travées. Elles ont des voûtes d’ogives à liernes et tiercerons. Sa chapelle axiale abrite plusieurs stalles du XVIIe siècle.
Après la Révolution, l’édifice perd son statut de cathédrale avec la suppression du diocèse. Elle devient brièvement un temple de la Raison où le révolutionnaire Lakanal vient y prononcer un discours le 11 germinal de l’an II.
Par la suite, devenue simple église paroissiale, elle se dégrade. Classée au titre des Monuments Historiques en 1840 sur la première liste de Mérimée, l’ancienne cathédrale Saint-Sacerdos profite de diverses campagnes de restauration aux XIXe et XXe siècles, abordées dans notre étude.

Lanterne des Morts

Située dans l’ancien cimetière Saint-Benoît, la Lanterne des morts est sans conteste l’édifice le plus énigmatique de Sarlat. Bâtie au XIIe siècle, elle connaît plusieurs appellations au fil des siècles : Tour Saint-Bernard en référence à son passage à Sarlat au XIIe siècle, fanal sur le plan de Jean Tarde au XVIIe siècle, chapelle sépulcrale et Lanterne des morts.

De forme cylindrique de 6,50m de diamètre, sa toiture en cône est en pierre. Elle est décorée de « quatre niveaux de bandeaux toriques ».

Sa fonction fait l’objet de plusieurs suppositions. La plus récente décrit son premier niveau comme étant une chapelle sépulcrale, dédiée à la prière des défunts. La présence d’un banc taillé dans la pierre fait référence à cette utilisation. La voûte est bâtie sur croisée d’ogives. Enfin, trois baies l’éclairent. Pour Éric Cron, la chapelle sépulcrale est l’« étape centrale de la liturgie pascale, en référence à l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem et plus particulièrement à la rotonde de l’Anastasis construite autour du tombeau présumé du Christ, elle était ainsi en cohérence avec la dédicace originelle au saint Sauveur de l’abbatiale. L’iconographie de la clef de voûte, ornée d’un agneau porte-étendard, symbole de la Résurrection, confirme cette hypothèse. Quant à l’étage, il est percé de quatre baies et son accès se fait par l’extérieur. Ce second niveau devait servir de Lanterne des morts. La présence d’un trou de 20 cm de diamètre dans la voûte permettait d’hisser des bougies pour guider l’âme des défunts. Plusieurs personnalités y sont inhumées dès 1315 notamment Bernard des Vallons, l’abbé de Sarlat. En 1862, elle est classée au titre des Monuments Historiques sur la seconde liste de Prosper Mérimée.

C’est le second monument protégé de la ville après l’ancienne cathédrale.

Cimetière Saint-Benoît

À compter de 1368, le cimetière de Sarlat est transféré derrière la cathédrale. Il prend la suite du cimetière paroissial situé autour de l’église Sainte-Marie dès le XIIe siècle. Il est désaffecté au XIXe siècle pour des questions de salubrité publique. Il est situé sur la nappe phréatique abreuvant la fontaine des chanoines tout en la polluant. Le cimetière est alors bien plus vaste que maintenant allant jusqu’aux remparts. En 1905, lors de travaux de déblaiement autour du chevet, neuf enfeus sont découverts. Selon le dictionnaire Larousse, il s’agit de « niche à fond plat ménagée dans un mur pour abriter un tombeau ». Le seul enfeu sculpté est celui de la jeune Anne de Dautrery et de son époux, décédés de la peste en 1598. Une inscription en latin indique : « ANNA DE DAUTRERY (?) ECCE NUC IN. PULVERE. DORMIO. DONEC. VENIAT (?) RESURECTIO. MEA. OBIIT. UI IDUS MARI A° DNI. MDXCVII IOES DE CERON. MARITUS. MOERENS. POSUIT. » Elle est la fille d’un conseiller au parlement de Bordeaux dont l’hôtel particulier se trouve place de La Liberté. Réservé probablement aux moines au début, ce cimetière est aussi ouvert aux laïcs comme en témoigne cet enfeu mais aussi les insignes d’un artisan tisserand présents sur une pierre tombale ou la centaine de pièces de monnaie anglaises et françaises découvertes dans une tirelire. Elles datent du XIIe au XIVe siècle. Véritable décharge publique au XXe siècle, il faut attendre l’intervention d’Yves-Marie Froidevaux pour que le cimetière soit aménagé en jardin en 1962. En 1981, il est classé au titre des Monuments Historiques. Chaque année, des gradins y sont installés pour permettre plusieurs représentations culturelles notamment certains spectacles du Festival des Jeux du Théâtre.

Chapelle des Pénitents bleus

Avec la Lanterne des morts, la chapelle des Pénitents bleus est le plus ancien édifice religieux de la ville. Sa fondation remonte au XIIe siècle. Initialement dédiée à Saint-Benoît, elle devient Notre-Dame de Pitié au XIVe siècle. Elle y accueille le chapitre de la cathédrale dont l’ancienne salle capitulaire est devenue sacristie par l’évêque Pierre Itier. Quasiment détruite pendant les guerres de Religion, elle est rebâtie pour accueillir les Pénitents bleus au XVIIe siècle. Cette confrérie, « placée sous le patronage de Saint-Jérôme, (rassemble) les artistes décorateurs tels que les peintres, les sculpteurs, les doreurs de la ville ». Les Pénitents bleus construisent une tribune pour leurs réunions et font fermer les deux baies du choeur pour en ouvrir deux dans la nef. En 1968, Yves-Marie Froidevaux lui redonne son aspect d’origine en rétablissant le niveau du sol et en ouvrant les baies. D’après les historiens, sa destruction au XVIe siècle l’a privé de ses enfeus en façade. La chapelle des Pénitents bleus possède un portail d’entrée en arc surbaissé donnant sur un campanile. La nef et le choeur « sont couverts par une voûte en berceau brisé reposant sur une imposte chanfreinée. » Inscrite au titre des Monuments Historiques en 1937 et classée en 1944, elle est propriété communale mais encore sacralisée. Si plus d’offices y sont célébrés, elle sert de lieu d’expositions de manière ponctuelle avec l’accord du diocèse. Par exemple, en 2019, une exposition sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle a été réalisée.

Palais Épiscopal

En 1317, Sarlat devient le siège du nouveau diocèse, créé par le pape Jean XXII. Le premier évêque, Raymond de Roquecorn décide d’installer le palais épiscopal dans les anciens bâtiments du logis abbatial en 1321. Ainsi, il ajoute au premier étage la salle synodale.

Entre 1460 et 1485, l’évêque Bertrand de Roffignac entreprend l’agrandissement de l’édifice par l’ajout d’une tour permettant l’accès au troisième étage. Quant à l’évêque Armand de Gontaut, il s’attèle à la fin du XVe siècle, à élever l’aile nord donnant sur la Place du Peyrou.

Le XVIe siècle est marqué par l’épiscopat de Nicolas Gaddi, nommé en 1533. Il modifie la façade nord selon les principes de l’architecture de la Renaissance Italienne. Le premier étage a des « fenêtres à double croisée de meneaux, cantonnées de pilastres prismatiques reposant sur des culots figurés » tandis que le second présente des « fenêtres à simple croisée de meneaux, ornées de pilastres de style Renaissance au décor de losanges et de médaillons ».

Par la suite, l’évêque François II de Salignac commande, entre 1664 et 1674, la construction du logis à l’ouest : « qui est sur la grande rue depuis la salle épiscopale jusqu’à la maison du doyen […] Il embellit toutes les chambres par une grande quantité de dorures et de peintures des plus fines. »

Au sortir de la Révolution, le palais connaît bien des vicissitudes. En effet, à la suppression de l’évêché en 1790, les bâtiments sont affectés pour recevoir les services de la mairie et devenir le siège du district.

En 1866, le tribunal est transféré dans l’actuel palais de justice et la mairie retrouve l’hôtel de ville de la place de La Liberté en 1900.

De 1904 à 1910, des travaux sont entrepris pour installer un théâtre au premier étage et un marché couvert au rez-de-chaussée. Au même moment, l’architecte Rapine décide de supprimer la toiture de lauze et d’ajouter un troisième étage composé d’une galerie et d’une échauguette.

En 1986, le théâtre rejoint le nouveau centre culturel et les salles sont utilisées pour des expositions. Le rez-de-chaussée abrite depuis 2001 l’Office de tourisme.

Le palais épiscopal est classé uniquement pour le raffinement de sa façade Nord en 1904 tandis que les autres façades sont inscrites en 1927.

Maison de La Boétie

Emblème de la ville, la Maison de La Boétie illustre à elle seule l’ascension sociale des bourgeois au XVIe siècle. En effet, au sortir de la guerre de Cent Ans, la bourgeoisie Sarladaise est la grande gagnante du conflit. Elle va s’enrichir en reprenant à vil prix les biens et autres terres d’une noblesse appauvrie par des décennies de conflit. Ces bourgeois vont accéder aux charges de magistrats et pour les plus téméraires rentrer dans le premier ordre de la société. Pour montrer leur puissance, ils vont construire dans Sarlat de nombreux hôtels particuliers au décor foisonnant. C’est le cas du père d’Étienne de La Boétie, Antoine, lieutenant particulier du sénéchal du Périgord.

Ainsi, il fait construire entre 1520 et 1525, un hôtel particulier, quelques années avant la naissance de son fils. Son architecture s’inspire de la Renaissance italienne avec une façade à pignon à redents, des fenêtres à meneaux encadrées de pilastres, agrémentées de médaillons et de losanges. Le décor s’accompagne de puttis (des angelots) et d’arabesques. Cette architecture est similaire à celle présente au château de l’Herm, propriété de la famille de Philippe de Calvimont, épouse d’Antoine de La Boétie. L’entrée est composée d’un arc surbaissé avec deux grandes colonnes avec chapiteaux composites. Le rez-de-chaussée devait servir d’échoppe, l’étage était réservé au propriétaire. Pour gagner de la place, on supprime la tour de noblesse du parcellaire médiéval. Ici, on privilégie une extension de la maison au-dessus d’un porche pour rejoindre une autre bâtisse perpendiculaire à la première.

Jusqu’au début du XXe siècle, l’édifice est propriété privée, servant d’habitation et de commerces.

En 1839, une plaque mémorielle est apposée par la municipalité sur la façade. Elle indique : « Étienne Laboétie, le célèbre ami de Michel Montaigne, est né dans cette Maison le Ier novembre 1530 ». Notons d’ailleurs la suppression de la particule de noblesse des deux auteurs.

En 1889, la Maison est classée Monument Historiques.

Propriété de la Caisse d’épargne dès 1910. Des travaux menés par l’architecte Rapine vont restituer les meneaux et ajouter une lucarne.

En 1973, la Ville l’achète pour la louer jusqu’en 2003. Depuis lors, elle abrite le service du patrimoine de Sarlat et sert de galerie d’art à des artistes.

En 2013, l’artiste Arno Fabro, en résidence de l’art, investit l’une des pièces du monument pour retranscrire en moyen français l’intégralité du Discours de la servitude volontaire, texte majeur du célèbre écrivain sarladais.

Enfin en 2023, le rez-de-chaussée présente une exposition permanente sur la vie et l’œuvre d’Étienne de La Boétie.

Hôtel de ville

L’hôtel de ville est implanté sur la Place de La Liberté, en lieu et place de la maison commune. Cet ancien bâtiment datait du XIIIe siècle. En effet, désireux de s’émanciper de la tutelle de l’Église qui dirige la ville depuis sa fondation au IXe siècle, les bourgeois vont obtenir la création du consulat en 1223.

En 1273, ils bâtissent à l’emplacement de plusieurs habitations un premier hôtel de ville. Celui dont on fait la description date d’une reconstruction au XVIIe siècle. C’est l’œuvre de l’architecte saintongeais, Henri Boisson. Il prend le parti de faire une façade avec de couverts à arcades et ajoute de part et d’autre du bâtiment deux tourelles en encorbellement qui ne subsistent plus aujourd’hui. Seule l’ancienne porte d’entrée donnant sur la rue Fénelon nous est parvenue. Pour Éric Cron, « l’utilisation d’un ordre dorique orné, dont les colonnes jumelées, cannelées, rudentées sont doublées sur le mur par des pilastres, fait écho ici au traitement sophistiqué de l’entablement : la frise écrasée mécaniquement par l’architrave et la corniche disparaît tandis que ses triglyphes sont transposés sur les consoles ».

En 1771, on y ajoute le lanternon et le clocher tout en transformant les huisseries. Après l’épisode révolutionnaire, les services de la mairie sont transférés dans l’ancien palais épiscopal. L’hôtel de ville voit son rez-de-chaussée devenir un bazar et son étage un club. Il faut attendre 1900 pour que la Mairie revienne dans ses murs. Le député-maire Pierre Sarrazin décide d’installer dans la salle du conseil municipal deux tableaux, l’un de Fénelon, l’autre du général d’Empire, Fournier-Sarlovèze. En 1947, l’hôtel de ville est classé.

Église Sainte-Marie

En 1365, lors d’une période d’accalmie de la guerre de Cent Ans, les consuls de Sarlat décident de reconstruire l’église paroissiale. Pour cela, ils font raser la vieille « ecclesia Sanctae Mariae de Mercato ou Mercais ». Après plusieurs périodes d’interruption, ces travaux sont achevés en 1507. En effet, la guerre de Cent Ans reprend en 1370 et oblige de stopper le chantier. Seuls la travée adjacente et le choeur sont finis. En 1479, le chantier reprend avec le clocher, la travée à l’ouest et l’une des façades. Au XVIIe siècle, la chapelle latérale, dédiée à Notre-Dame-de-Pitié, appartient à la puissante famille de Gérard. Elle y installe une sculpture de Louis Gilet, une Pietà visible aujourd’hui dans la cathédrale. Après la Révolution, elle devient un club, une usine de salpêtre et une manufacture d’armes. Vendue comme bien national en 1796, elle est parcellisée en 1815. L’un des nouveaux propriétaires, Barthélémy de Grézel, démolit l’ancien choeur pour en vendre les pierres tandis que la chapelle sud accueille habitations et boutiques. Au XXe siècle, véritable ruine, elle abrite successivement un hôtel des postes, une boulangerie, un dispensaire et diverses associations. Elle est classée depuis 1905 au titre des Monuments Historiques. En 2001, l’architecte Jean Nouvel réhabilite l’église Sainte Marie en marché couvert et propose de créer à l’étage des espaces culturels. La verrière est remplacée par deux imposantes portes en acier. Enfin, en 2012, un ascenseur panoramique est installé dans l’ancien clocher.

Hôtel Plamon

Plus vieil édifice civil de Sarlat, l’hôtel Plamon est une demeure patricienne du XIVe siècle. Initialement, propriété de la famille d’Albusson dont l’un d’entre eux, Elie d’Albusson est l’un des quatre consuls ayant ratifié le Livre de la Paix en 1298. En 1473, c’est au tour de Guillaume Plamon, notaire à Sarlat, d’acquérir la maison de la rue des Consuls. Elle reste dans sa famille jusqu’au XVIIe siècle. Entre temps, les Plamon érigent le pontet à quatre étages rejoignant l’hôtel Labrousse. Un blason avec leurs armes est visible sur le linteau du portail. Par la suite, l’hôtel passe brièvement entre les mains du conseiller du roi, Jean de Selves, avant de devenir la propriété de Pierre Tapinois. Ce dernier a « complété l’édifice en ajoutant le bâtiment nord avec un grand escalier à balustres, et en décorant l’encorbellement de l’angle nord-est d’une belle trompe de Montpellier ». Puis jusqu’au XXe siècle, les différents propriétaires se sont ingéniés à le dégrader notamment au niveau des fenêtres. Devant l’urgence sanitaire, la mairie en devient propriétaire en 1950 au terme d’une politique d’expropriation. Après la formidable restauration opérée par l’architecte Yves-Marie Froidevaux que nous avons vu en détails, la municipalité décide d’en faire un musée. Ce projet n’aboutira pas. D’un point de vue architectural, l’hôtel Plamon est composé de quatre bâtiments séparés par une cour. Le décor est foisonnant notamment celui de la façade de la rue des consuls avec ses arcades, ses « fenêtres à lancette trilobées surmontées d’une rose, sous de profondes voussures retombant sur de fines colonnettes » et plusieurs chiens, lions ou dragons sont présents au niveau des archivoltes. L’hôtel Plamon est classé au titre des Monuments historiques depuis 1889.

Chapelle des Pénitents blancs

Située dans le quartier Ouest de la ville, la construction de la chapelle des Pénitents blancs intervient après les guerres de Religion. En effet, afin de raviver la foi catholique, Louis II de Salignac, évêque du diocèse de Sarlat, décide dès 1604 de multiplier les installations de congrégations religieuses dans la cité. En 1618, les Récollets, avec l’aval des consuls, font bâtir leur chapelle en achetant plusieurs maisons, proches des remparts. Les travaux durent jusqu’en 1626 et l’aménagement intérieur ne sera réellement achevé qu’en 1651. Le Chanoine Jean Tarde rapporte dans ses Chroniques cette construction : « le bastiment fut continué ceste année et les suivantes et, après que le dortoir et le réfectoire furent faictz, les sieurs Léonard Richard et Guillaume Crémoux, bourgeois, donnèrent chacun quinze cens livres pour le bastiment de l’esglise, moyenant laquelle libéralité l’esglise fut bastie et couverte, si bien que, le premier de novembre 1626, on commença d’y célébrer le Saint Sacrifice de la messe. » Après la Révolution, les seize Récollets sont expulsés de l’édifice en 1792. La chapelle est transformée en club puis vendue en 1796 en tant que bien national. Dépouillée de son mobilier liturgique, elle est cédée en 1804 à un gendarme national, Jean-Baptiste Ribatain, qui la revend immédiatement à la confrérie des Pénitents blancs. Ces derniers reçoivent un morceau de la couronne d’épines, présent du chanoine de Notre-Dame de Paris. Ils s’unissent aux Pénitents bleus en 1876. Au XXe siècle, la chapelle sert de lieu d’occupation aux soldats de la Première Guerre mondiale, en garnison à Sarlat. Inscrite au titre des Monuments Historiques en 1937 et classée en 1944, elle devient une propriété communale deux ans plus tard. Par la suite, elle sert d’entrepôt et de salle de gymnastique pour les élèves de l’école Jules Ferry, attenante à la chapelle. En 1974, la Société des Amis de Sarlat, présidée par Henry de Ségogne, y crée un musée d’art sacré regroupant le mobilier liturgique et des sculptures des chapelles de Sarlat et de son territoire. En 2011, fermée au public depuis la fin des années 1990, elle est vidée de ses collections, rejoignant les nouvelles réserves muséales, bâtiment aux normes Musée de France. En 2017, la municipalité décide de la réhabiliter en lieu d’exposition et de concert. Cet espace est inauguré en 2019 et fait présente chaque année une programmation riche et variée concoctée par les services culturels de la ville.

Sur le plan architectural, la chapelle des Pénitents blancs est composée d’une nef bien éclairée par quatre baies cintrées à l’est. À l’ouest, deux chapelles latérales sont dédiées à Notre-Dame et Saint Bonaventure. Au nord, une tribune a été ajoutée par les Pénitents blancs en 1804. La voûte en berceau lambrissée est fabriquée en aix de châtaignier. Si l’édifice est des plus austères, son portail est « l’un des fleurons de l’art baroque en Périgord ». On l’attribue potentiellement à Henri Boisson, architecte de l’hôtel de Ville. Eric Cron nous donne une description de ce portail : « Des colonnes redoublées portent chacune des segments d’entablement qui se distinguent par leur frise bombée. Un fronton cintré interrompu par une baie est doté d’épaisses volutes qui contribuent à donner à l’ensemble de la composition un effet dynamique d’inspiration maniériste. »

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